Je reprends ici une chronique de 2002 .
A l'aube du 6e jour est un film bien embêtant. Loin d'être un mauvais film, c'est tout simplement une preuve de plus que l'Autrichien ne sait plus où aller depuis quelques années. Celui dont on louait le plan de carrière impeccable il y a encore 5 ans ne cesse de se fourvoyer dans des projets indignes d'une star de cette acabit. L'effaceur était déjà une série B mais réalisée avec une certaine classe et surtout truffée de très bonnes scènes d'actions.
Puis vint Batman et Robin. Sans revenir sur le film (personnellement, je ne le trouve pas si mal) , on peut y voir une grosse erreur . En fait, Arnold, époustouflé par la qualité et le spectacle d'ID4 aurait juré que l'année suivante (en 97 donc) on le verrait dans une superproduction bourrée d'effets visuels. La course au jouet enfonça le clou car sans être nulle , cette comédie n'apportait absolument rien de nouveau. Puis ce fut le temps des projets avortés : I'm a Legend , Crusaders, La planète des singes... Des fantasmes de cinéphiles qui resteront lettre morte. En 99 , son grand retour est annoncé dans End Of Times. Las, le film est un échec réalisé par un habile faiseur mais ne décollant jamais . On espérait plus de ce Sixth Day, mais au final, c'est qu'une ligne de plus dans sa filmographie.
Que cela soit clair, A l'aube du 6eme jour est un bon film doté d'un scénario malin (la révélation finale est assez inattendue et il y a peu de faille dans ce qui précède) , ne jouant pas sur l'action bigger than life (en fait, très peu d'explosion ou de fusillades), distillant un humour léger et surtout porteur d'intéressantes questions sur le clonage. La trame de l'histoire est assez excitante : un homme rentre chez lui le jour de son anniversaire pour se rendre compte qu'on l'a remplacé par un clone. Comble de malheur, ceux qui l'ont cloné n'ont pas vraiment envie de savoir que cela se sache et décide de l'abattre.
Réalisé avec un acteur peu connu ou une star montante , A l'aube du sixième jour aurait été parfait . L'histoire tient toute entière dans l'identification du spectateur envers le caractère principal de l'histoire à savoir un type ordinaire dépassé par les événements. Or, Arnold est-il un type ordinaire ? Bien sur que non. D'entrée les dés sont pipés. Et ce ne sont pas les quelques scènes tendant à montrer sa réticence au clonage qui vont le rendre humain. Là où Bruce Willis est l'homme de la rue capable de sauver le monde ou de se déguiser en lapin rose, Arnold reste le T-800 , un truc quasi-indestructible. De plus, le scénario a été très largement réécrit pour être à la mesure de la star. L'option a déjà été faite pour L'effaceur et La fin des temps. Cameron écrivait des rôles pour Arnold ce qui était diablement plus efficace . Ici, on a donc tendance à voir des films schizos, hésitant sans cesse entre le film d'action classique et le marchepied pour star. Arnold n'est jamais mis en échec plus de 5 minutes et l'happy end final n'en est que plus agaçant. Alors qu'il aurait pu se permettre une belle mort de héros , Schwarzie sauve ses deux personnages .
On note là combien l'échec de Last Action Hero a été dommageable. Dans le chef d'oeuvre de Mac Tierman, Arnold posait les bonnes questions sur son personnage. Mais le rejet du public lui a fait croire qu'il devait rester un super héros. Erreur grave qui l'enferme désormais dans un seul rôle. Il n'a pas su voir que le film d'action était en train de mourir et qu'il fallait désormais se tourner vers autre chose.
Et ce ne sont pas les projets futurs de la star qui sont là pour nous rassurer. Collateral Dommage se base sur une trame on ne peut plus classique. Quand à T3 , le fait que Cameron ne soit plus aux commandes laisse craindre le pire surtout quand on sait que le film reprendra de nouveau la trame des deux premiers. Seul espoir : True Lies 2. Mais là aussi, il semble que le spectre du projet avorté se profile. Qui sauvera donc le soldat Arnold ???
Ajout 2010 : On sait que Arnold a fini sa carrière en interprétant un second rôle dans Le tour du monde en 80 jours. A l'aube du 6e jour restera donc une série B sympa, mais sans commune mesure avec les films qui auront marqué toute une génération.