Ayant pu voir les deux premiers épisodes de The Mandalorian, la série live Star Wars produit par Disney, petit article pour vous donner mes premières impressions.
Et elles sont bonnes.
D'un point de vue visuel, si on compare à The Witcher (dont j'ai regardé les 7 premiers épisodes), le rendu de Mandalorian fait très cinéma. Déjà la série est filmée dans un format proche du Cinemascope - on peut le voir par les bandes noires en haut et en bas de l'écran - ce qui donne une image rectangulaire et non carrée. Ensuite, le grain et la lumière font très cinéma, ainsi qu'une grande profondeur de champ. Les deux premiers épisodes se déroulant sur une planète désertique (Alvara 7) , il est clair que le format rectangulaire s'impose afin d'avoir un cadrage optimal de ce qui se passe.
A la différence, l'image de The Witcher fait plus "vidéo", notamment dans ses environnements numériques. Son format carré donne une impression moins luxueuse et la luminosité est également plus proche du format vidéo que du format cinéma.
En résumé, The Mandelorian a beau être une série télévisée, elle a été filmée comme un film destiné au cinéma. Il est vrai que son budget de 100 millions de dollars pour 10 épisodes , dont la majeure partie est passée dans le visuel, le permet.
D'un point de vue de l'histoire, Jon Favreau a opté pour un script linéaire. Point de multiplication des points de vue, tout du moins dans les premiers épisodes, comme dans Game of Thrones ou The Witcher. Qui plus est, dans cette dernière, deux trames temporelles sont entremêlées, distantes d'une quinzaine d'années, sans différentiation visuelle entre les deux. Ici, on suit les traces de Mando, chasseur de prime qui, 5 ans après la chute de l'Empire, est chargé de retrouver un enfant, le fameux bébé Yoda puis sa fuite avec ce dernier.
En refusant de tomber dans le classicisme qui consiste à avoir plusieurs trames à suivre en parallèle (Urgences le faisait déjà il y a plus de 20 ans et le plus bel exemple est celui de Lost qui rajoutait en sus flashbacks et sauts dans le temps) , Favreau et son équipe reviennent à un style plus simple, mais qui permet de découvrir l'univers en même temps que son personnage principal.
Les deux premiers épisodes permettent de poser les enjeux, présenter les protagonistes tout en s'aventurant dans des territoires que l'on ne voit pas toujours dans un Star Wars, même si Solo donnait déjà un aperçu des "bas-fonds" de la galaxie. Mais on sait tout de suite qu'on est dans cet univers, ne serait-ce que par les créatures entrevues, les vaisseaux et l'ambiance générale. L'équipe créative a totalement su retrouver l'esprit de Georges Lucas qui reste, n'en déplaise à ses détracteurs, l'âme de cet univers.
Le rythme de ces deux épisodes est plutôt lent, sans tomber dans la contemplation. La fusillade du premier épisode avant que Mando ne trouve bébé Yoda est un bel exemple qui montre que, quand il le faut, le rythme va s'accélérer. Enfin, le montage est toujours lisible : on sait ce qu'il se passe, qui fait quoi...
Mais surtout, l'histoire est passionnante et on attend évidemment d'en savoir plus, de connaitre la suite. Le côté mystérieux du héros (ou plutôt de l'anti-héros, les chasseurs de prime n'étant pas franchement sympathiques dans un Star Wars) est intrigant et on espère en savoir plus sur lui, même si les Mandaloriens ont été pas mal développés dans l'univers étendu. En attendant, le pari de faire une série live Star Wars sans Jedi (pour le moment) ni Sith, sans aucun personnage connu, même si Mando renvoie forcément à Bobba Fett, est réussi, ce qui n'était pas forcément gagné vu la déception au box office de Solo et la volée de bois vert qui a accompagné la sortie de l'épisode IX. Jon Favreau a su retrouver ce qui fait l'essence d'un Star Wars, sans pour autant faire dans le fan service.
D'un point de vue technique, c'est un sans faute ! ILM a développé une nouvelle façon d'organiser les environnements virtuels (je vous renvoie au dernier numéro de SFX) , inspirée du jeu vidéo (pour résumer, dans un jeu en 3D, dès que vous bougez la caméra qui est sur votre personnage, l'environnement que vous voyez est immédiatement calculé pour être affiché selon votre angle de vue) qui permet aux réalisateurs de tourner quasiment en temps réel, comme s'il était sur telle ou telle planète. Certes, ces deux premiers épisodes ne montrent pas des monde comme Coruscant ou Naboo, bien plus complexes qu'une planète de glace ou de sable, mais le tour de force est indéniable et on est vite happé par ces mondes nouveaux.
Vous l'aurez compris, je suis totalement sous le charme de ces deux premiers épisodes et j'espère que la série va tenir toutes ses promesses. En espérant bien entendu une sortie physique en Blu-ray car, la télévision via Netflix ou Disney +, c'est formidable tant que votre connexion internet est bonne, ce qui n'est pas le cas chez moi.