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26 juin 2018 2 26 /06 /juin /2018 07:29
L'enfer des Zombies (****)

Le pitch : l'arrivée d'un bateau abandonné  à New York va entraîner un reporter et la fille du propriétaire du navire dans un cauchemar sans non sur une petite île des Caraïbes où une étrange malédiction fait se relever les morts.

 

Les années 70 ont vu l'émergence d'un nouveau type de film d'épouvante, bien plus sanglant et misant sur une atmosphère poisseuse, à la limite du supportable voire très engagée politiquement.

Le point d'orgue fut évidement Dawn of the Dead, exploité chez nous sous le titre Zombie, de Georges Romero. Et ce coup de maître qui alliait une critique féroce de la société de consommation, une description quasi clinique de la fin du monde et des moments dignes des comédies les plus folles (la fameuse scène de la tarte à la crème dans le centre commercial) a forcément  lancé une horde d'imitateurs .

 

Lucio Fulci fut sans doute le plus zélé des réalisateurs qui se sont inspirés de Romero. Et son Enfer des zombies, exploités sous le titre de Zombie 2 Italie (alors qu'il est censé en être une prédelle) est un "merveilleux" exemple de ce qu'il pouvait faire quand on ne lui laissait aucune limite et aucune censure.

 

Tourné à New York et dans les Caraïbes en langue italienne avec un casting anglo-saxon dont la soeur de Mia Farrow, L'enfer des Zombies ne s'embarrasse pas d'une histoire complexe. Le prétexte pour envoyer nos héros sur l'île maudite est assez mince et l'explication de la résurrection des morts est à la fois alambiquée (le vaudou y est cité) et quasiment absente. Mais là n'est pas l'important.

 

En perte de vitesse dans sa carrière, Lucio Fulci avait besoin d'un succès pour  se relancer. Et comme souvent en Italie, quoi de mieux que de s'inspirer de ce qui marche à l'étranger. Si les années 80 ont vu des ersatz de Mad Max transpalpins déferler sur les écrans, en cette fin 70, ce sont les zombies qui ont la côte.

 

Mais comme Fulci n'est pas un pitre, mais un professionnel chevronné, ce qui se remarque à la nouvelle vision de ce film, invisible depuis des décennies, sauf pour ceux qui l'avaient découvert en VHS (c'est mon cas), c'est la façon dont il est filmé, cadré et éclairé. Rien à voir avec des bandes filmées à la va vite, mais au contraire, une impression de professionnalisme sans faille. Alors bien sûr, vous ne trouverez pas de caméras sur trapèze ou des scènes composites mélangeant CGI, fond vert et acteurs réels, mais un solide travail d'artisan, magnifié par des maquillages gores exceptionnels qui valu au film une nomination aux Saturn Awards. C'est du solide, c'est kraspec à souhait et l'amateur éclairé ne pourra que se réjouir de cette déferlante de violence dans sa dernière partie.

 

L'enfer des zombies reprend les codes du chef d'oeuvre de Roméro. Les morts vivants sont lents, marchent sans but apparent, leur point faible reste la tête et les humains leur nourriture favorite. Chaque infecté s'il n'est pas dévoré rejoint quelques heures plus tard la horde sanglante dont l'intelligence n'est pas l'apanage premier.

 

Mais à la différence de Roméro, qui voyait dans ses films une critique cinglante de l'Amérique (les zombies renvoient clairement à tous les exclus des USA en cette décennie : SDF, immigrés clandestins, minorités...), Fulci préfère un autre terrain : celui de l'horreur pure et dure. Cela commence par une agression brutale sur un bateau au large de New York, puis une scène délirante où un zombie dévore un requin avant de s'achever dans un cimetière où les morts émergent lentement du sable avant de lancer sur les deux couples coupables de s'être arrêté se reposer un instant. La musique synthétique (très datée, mais on s'en tape) se marie de manière intense avec le rythme lancinant de la scène, s'arrêtant au moment où l'un des morts arrache la gorge d'une des héroïnes, avec moult jets de sang !

 

Avant cela, nous avons eu droit à la scène la plus atroce du film avec cette femme lentement forcée à voir une écharde s'enfoncer dans son oeil ! Lucio Fulci ne cache rien et ces scènes franchement gerbantes vaudront au film de féroces coups de ciseaux de la censure dans plusieurs pays.

 

Cependant, le réalisateur italien ne peut pas éviter quelques scènes purement gratuites ! Ainsi, l'une des deux héroïnes a-t-elle vraiment besoin de faire de la plongée seins nus ? Et la femme qui va se prendre une écharde dans l'oeil a eu le temps de prendre une douche qui ne laisse rien cacher de son anatomie. Mais bon, on est dans les seventies...

 

Ce bémol mis à part, L'enfer des zombies reste conforme à mon souvenir : un film d'horreur bien déviant, flippant, sans concession et tellement ancré dans son époque que l'on comprend immédiatement pourquoi il est devenu culte ! La scène finale qui voit les morts marcher sur le pont de Brooklyn fait donc le lien avec le Zombie de Romero !

 

Cerise sur le gâteau, la copie Blu-ray est superbe, le livre qui l'accompagne fascinant et le digipack franchement beau ! On espère que les autres films du Maestro, à savoir Frayeurs et L'au-delà, tout aussi géniaux bénéficieront du même traitement !

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 21:02

la_kermesse_des_aigles-0.jpgLe pitch : après la première guerre mondiale, un ancien militaire gagne sa vie en faisant des exhibitions aériennes avec son biplan. Il en profite aussi pour enjoliver un combat qu’il n’a en fait jamais engagé contre un légendaire pilote allemand.

 

Réalisé par Georges Roy Hill, en 1975, La kermesse des aigles fait partie de ces petits classiques qui, sans avoir révolutionné le cinéma, apportaient leur pierre à l’édifice du 7e art et offraient aux spectateurs la certitude de passer un bon moment dans une salle obscure. C’était la 3e collaboration entre Hill et Robert Redford (il l’avait déjà dirigé dans Butch Cassidy et le Kid, ainsi que dans L’arnaqueur) et les deux hommes avaient à cœur de faire un film sincère et nostalgique sur ces pionniers de l’aviation. Ainsi, il n’y eut aucun trucage aérien et c’est bel et bien Redford qui se retrouva à 1000 pieds à faire les cascades du film.

 

Vendu comme un film d’action lors de sa sortie vidéo, La kermesse des aigles est en fait une double réflexion : la première porte sur la disparition de l’artisanat dans l’aviation ainsi que l’élimination des pionniers par des professionnels. La deuxième porte sur le mensonge, sur le passé que l’on peut s’inventer afin de palier à une vie que l’on trouve trop terne.

 

Le film suit donc le parcours de Waldo Pepper. Ce dernier fait donc dans le meeting aérien, les baptêmes de l’air et parcourt le pays avec son avion pour gagner sa vie, pas toujours très honnêtement d’ailleurs. Il profite aussi de la crédulité des gens qui vont l’héberger pour leur raconter ses «exploits » durant la grande guerre, notamment son combat contre Ernst Keller, un as allemand qu’il n’a en fait jamais rencontré. La première partie du film nous présente donc le personnage, ses magouilles, sa rivalité avec d’autres pilotes. On découvre un Redford sympathique et légèrement m’as-tu-vu, casse-cou mais véritable orfèvre dans ce qui concerne la conduite d’un avion. Toute cette partie est basée sur l’insouciance et rien de vient détromper le spectateur quant aux mensonges du héros.

 

La deuxième partie se veut plus dramatique. Pepper va devoir rejoindre d’autres pilotes lors d’exhibitions qui attirent de moins en moins de monde et qui seront émaillées de plusieurs drames comme la mort d’une jeune femme (jouée par une Susan Sarandon toute débutante) ou le crash d’un pilote qui tentait pour la première fois un looping inversé sur un avion imaginé par Pepper. On va également apprendre le mensonge du héros. Au fur et à mesure que se déroule cette partie, il est blessé physiquement, professionnellement (il perd sa licence de vol) et moralement (les deux morts qu’il ne peut empêcher). Brisé, Pepper va rejoindre Hollywood comme cascadeur, étant désormais interdit de voler dans les meetings.

 

Et c’est à Hollywood, dans un excellent jeu de reflet, que Pepper va enfin pouvoir revivre en rencontrant Ernst Muller. Ce dernier est consultant sur un film qui raconte sa vie et le fameux combat qui l’opposa à 5 avions américains au-dessus de la France. Commence donc la dernière partie du film où le héros va enfin pouvoir vivre l’affrontement avec Muller. Car, suite à une série de circonstance, les deux personnages vont s’envoler pour reconstituer le combat devant les caméras du film dans le film, caméras qui vont vite devenir les caméras du film. Voici donc, enfin diront certains, cette fameuse kermesse des aigles, où deux héros symbolisant le passé et le présent vont s’affronter pacifiquement.

 

Techniquement, le film est superbe. La reconstitution des années 20, les biplans, les nombreux plans aériens, les cascades font de La kermesse un très beau spectacle. Les acteurs ne sont pas en reste et l’on y découvre même une toute mignonne Margot Kidder. Comme dans les films des seventies, c’est donc un casting très solide, impliqué dans l’histoire et permettant au spectateur de plonger dans le passé. Enfin, la réalisation, très classique, se met entièrement au service de son histoire. Si George Roy Hill ne retrouve pas ici le brio d’Abattoir 5, il n’en met pas moins le film en scène avec élégance et une classe certaine.

 

Le point le plus important du film n’est donc pas le climax attendu, mais bel et bien l’évolution de Waldo Pepper (le titre original est The Great Waldo Pepper). Cynique, arrogant et superficiel, il va s’humaniser au fur et à mesure de ses échecs, de la découverte de ses mensonges et la perte de ses illusions, de ses amis. Et ce n’est que lorsqu’il retrouvera enfin le ciel et un avion qu’il deviendra l’homme qu’il a toujours rêvé.

 

Le DVD de ce film se trouve facilement dans les solderies. Mais ne le méprisez pas. La VO y figure et l’image ainsi que le son ne sont pas si mal. Bien sûr, aucun bonus, mais l’important, comme toujours c’est le film. Et La kermesse des aigles est un sacré bon film.

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 12:56

coupteteLe pitch : faussement accusé de viol et envoyé en prison, un joueur de football amateur tient l’occasion de se venger suite aux deux buts qu’il plante lors d’un match de coupe de France.

 

Patrick Deweare était plus qu’un acteur génial qui pouvait tout jouer, c’était surtout un acteur dont le potentiel comique éclairait toutes les comédies qu’il a tournées. Car on n’oublie souvent que le monstre sacré de Série Noire ou d’Un mauvais fils aimait aussi faire se gondoler le pays. Et avec Coup de tête, il signe là sans doute son meilleur rôle dans le genre (quoique Psy… Faudrait que je le revoie !).

 

Réalisé par un Jean Jacques Annaud qui n’avait pas encore la folie des grandeurs (cela dit dans le bon sens du terme) et scénarisé par un Francis Veber qui n’hésitait pas à tomber dans le cliché pour dénoncer la France giscardienne, Coup de Tête a certes vieilli au niveau des costumes, des coupes de cheveux, des moustaches et des voitures, mais pour le reste, il est toujours aussi plaisant de voir comment Deweare met en marche sa vengeance sur ceux qui, hier encore l’humiliait. Et comme le public aime bien voir les innocents s’en sortir, on ne peut que jubiler devant l’escalade de malheurs qui accable le héros puis la façon dont il se sortir de ce très mauvais pas. Les dialogues participent d’ailleurs totalement à la réussite du film. J’ai un faible pour le suivant « Pour toi, j’hésite : la hache ou la flamme. Le feu, c’est joli, la hache ça défoule. De toutes façons, demain, après on message, il ne restera que des cendres ou du petit bois » !! Franchement, cela a de la gueule, non ?

 

Mais l’aspect le plus marquant du film est la description du football amateur. Annaud n’écarte aucun cliché (en quelques mots, les supporteurs sont tous des poivrots imbéciles et les joueurs ne valent pas mieux, sans compter que leur QI est proche de celui d’une huître) mais il retranscrit bien la mentalité des tous petits clubs qui, dans les années 70, appartenaient à un homme d’affaire local, généralement principal employeur de la région.. Tout s’emmêle donc : le contremaître pouvant être l’entraîneur et l’arrière gauche se devait de faire un bon match sous peine de perdre son travail dans l’usine du président de club.

 

Alors, oui, le trait est parfois grossier (je connais assez bien le milieu du foot amateur !! On n’est certe des bras cassés, mais on joue avec un plaisir, surtout quand on sait ce que cela nous coûte en licence, équipement..) et la mise en scène des matchs est très datée. De toute façon, on attend toujours le film où l’on filmerait correctement un match (Fabien Onteniente s’en est plutôt bien sorti avec 3-0), mais là n’est pas le plus important !

 

Le plus important est de revoir un Patrick Deweare et de se dire que le jour où il a choisi de se donner la mort, il n’était vraiment pas drôle !! Que tous les comiques (ou prétendus tels) observent mieux le jeu fabuleux de cette homme qui osait tout et qui aurait mérité d’aller bien plus haut encore !!

 

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  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

L'affiche du moment