Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 15:07

Le pitch : Utah, un jeune agent du FBI infiltre un gang de surfeur spécialisé dans l’attaque de banque. Mais rapidement, il va se lier d’amitié avec leur chef Bodhi.

 

La première association Bigelow/Cameron donna d’entrée un film coup de poing et portait, sans qu’on le sache encore, les prémices de l’atmosphère heavy metal de Strange Days. Ce fut aussi pour Keanu Reeves, 3 ans avant Speed, l’occasion de se frotter à l’action. Enfin, il permit à Patrick Swayze de trouver l’un de ses plus grands rôles. Je passe sur le fait que Point Break inspira quelque peu Brice de Nice.

 

En fait, à partir d’un thème ultra rabâché (le flic infiltré), la grande Kathryn met en scène une autre « sous-culture » américaine : les surfers. Vus en Europe comme des frimeurs et des poseurs, cette communauté possède en réalité ses codes, ses lois, sa philosophie même. Et dans cette capitale du sport qu’est la Californie, elle est une entité à part entière. Et cela, le film le rend incroyablement bien.

 

Du coup, l’argument policier passe un peu au second plan, le spectateur devinant très rapidement qui sont les fameux Anciens  Présidents, mais cela n’empêche en aucune manière le jeu de chat et de souris de s’installer entre les deux hommes, d’autant qu’ils marchent rapidement chacun à la frontière de leur morale. Utah est de plus en plus attiré par Bodhi et ne se résout finalement pas à l’arrêter quand il l’aurait pu. Quant à Bodhi, même si sa critique du système est un peu superficielle, il est clair qu’il ne cherche pas la richesse, mais veut juste préserver son mode de vie. Et il est intéressant de voir que lorsque le flic et le surfeur dépasseront leur ligne de conduite, alors leur système de valeur va s’écrouler. Bodhi fera couler le sang quand il décidera d’aller dans le coffre lors de la dernière attaque, Utah provoquera la mort de son partenaire à partir du moment où il n’aura pas voulu arrêter Bodhi.Dès lors, la fin tragique est inéductable, implacable et amenée dès le premier dérapage.

 

Malgré un scénario plutôt linéaire et sans surprise, Point Break parvient à maintenir en haleine, du fait d’une mise en scène ultra-efficace. Les promesses de Near Dark et Blue Steel sont totalement tenues, notamment lors d’une poursuite à pied d’anthologie et qui en remonterait à pas mal de poursuites en voiture. Ici, le sentiment d’urgence et de danger est présent et il faudra une erreur d’Utah pour qu’elle prenne fin.

 

On peut cependant regretter que certaines fausses pistes se désagrègent si rapidement. Le gang des « méchants » surfeurs est tellement caricatural qu’on sait dès les premières images qu’Utah va se fourvoyer sur leur compte. Cela autorise cependant une intervention policière musclée et violente, où les femmes du gang ne restent pas passives, bien au contraire. La brutalité, parfois gratuite, n’avait d’ailleurs pas choqué outre mesure. Il est vrai que les films des années 87-92 ne s’embarrassaient pas de politiquement correct.

 

Autre point « faible », Tyler le personnage féminin n’est pas à la hauteur du premier tiers du film. Alors que l’on espérait une Sarah Connors, elle va trop vite s’effacer pour laisser place à l’affrontement entre Bodhi et Utah.

 

Mais finalement, les moments les plus réussis du film sont ceux où les performances sportives sont exaltées : le surf, le football américain, le parachutisme. Les scènes de chute libre sont absolument ahurissantes (surtout la deuxième) et ont dû donner pas mal de sueurs froides à l’équipe créatrice du film, d’autant que les écrans bleus ne semblent pas avoir été de mises. C’est simple, si on la compare avec celle de L’effaceur, sorti 5 ans plus tard, celles de Point Break tiennent vraiment la dragée haute, et il faudra attendre Iron Man 3 pour avoir de nouveau une scène de chute libre aussi impressionnante. Pour information, les scènes furent tournées en direct au dessus du Lake Powell ! 

 

Étonnement, Point Break n’a pas engendré de séquelle. Pourtant, revoir l’agent Utah aurait été une chose logique pour les studios, surtout quand on voit que n’importe quel film passant la barre des 40 millions se voit gratifier d’une suite. Il faut croire que Cameron et Bigelow ont suffisamment verrouillé leur fin pour éviter cela.

 

Mais il y a eu un prolongement de Point Break dans une oeuvre de Cameron. Ecoutez bien les dialogues : lors d'une scène de surf, Reeves hurle "Je suis le roi du monde" !! Cela ne vous rappelle rien ?

Point Break (****)
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Salla Obscursium Invocat
  • : BO US, BO France, BO Mondial, chroniques ciné, Chroniques DVD..... Toujours sans concessions et politiquement incorrect !!
  • Contact

  • Dave
  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?

La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

L'affiche du moment