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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 06:54

Dernière partie de l'analyse du Blu-ray version longue, sans aucun doute la plus complète sur le web francophone. On termine avec les derniers modules du deuxième disque. 

 

Une grosse partie est consacrée à la construction des environnements , divisée en 4 modules. Le premier module décor s’intéresse à  la maison de Beorn. on peut y voir la première idée de décor, dans une zone isolée et rocheuse, puis la construction à Paradise à la lisière d’une forêt. Chose étonnante l’arbre centenaire qui donnait tout le cachet à ce décor s’est cassé lors d’une tempête et il a fallu en refaire un faux d’environ 8 m, soutenu par des câbles. Dans le roman, Beorn est végétarien, on peut donc voir  ses ruches et le jardin avec d’énormes légumes . Pour le reste, on est dans continuité de ce que l’on a déjà vu : des décors sur-dimensionnés pour rétrécir les nains, des outils géants à la mesure de Béorn. Le travail phénoménal de décoration s’articule autour de sculptures présentes tout autour de la maison, mais aussi à l’intérieur de la maison. Ce travail est dû à John Howe qui s’est inspiré du mythe d’Odin (les corbeaux).  Le décor intérieur regorge aussi de détails hallucinants, comme ce jeu d’échec créé par Alan Lee (une pièce est d’ailleurs visible dans le coffre de Bilbo, au début d’Un voyage inattendu.) ou les chaises avec les  sculptés. Enfin, comme à l’extérieur,  la taille du décor est surdimensionnée . On a vraiment l’impression de voir  des hommes qui ressemblent à des enfants.

 

On s’aventure ensuite dans la forêt noire - L’inspiration de Tolkien est bien analysée . Elle lui vient des vieilles forêts d’Europe. Le module montre d’ailleurs une carte de l’Allemagne datant de l’époque celte qui  ressemblant à s’y méprendre à la Terre du milieu. L’idée de la corruption de la forêt par Dol Guldur explique ensuite la méchanceté inhérente à Mikwood. On suit ensuite l’équipe dans sa tentative de tourner dans une forêt en vrai, puis renonçant, à sa  création en studio. L’ajout de couleurs vives donne un côté psychédélique, quelque peu estompé par la décoloration de l’image en post-production. L’aspect le plus impressionnant est la construction de la  forêt en CGI  avec des modèles mathématiques très complexes,  puis l’insertion des toiles d’araignées, toujours en CGI.

 

Le troisième module est tourné vers le royaume des elfes. La comparaison avec Fondcombe et l’arbre de Galadriel permettent de voir les différences avec ce royaume souterrain.Ici,  l’inspiration de Tolkien venait des anciens tumulus, censés abriter des petits elfes dans le folklore celte. Comme toujours, le reportage s’articule sur la minutie des détails et la façon dont les elfes des bois ont sculpté la grotte pour lui donner un aspect plus organique. Un travail hallucinant a été effectué sur le trône de Tranduil, mais aussi les bouteilles de vin, quasi invisibles à l’écran, mais pourvues d’étiquettes, remplies de grands crus néo-zélandais. Les bouteilles seront d’ailleurs offertes à l’équipe dans un superbe coffret en bois. On y voit aussi la façon dont le mécanisme  des tonneaux a été construit (un passage assez rigolo), le fait qu’Alan Lee mettait des cascades partout dans ses dessins , ce qui occasionnait quelques soucis pour les graphistes sur ordinateur, lui demandant s’il y a vraiment besoin de toute cette eau (difficile et coûteuse à produire en CGI). Enfin, comme pour la forêt, l’adjonction d’image de synthèse permet d’étendre le royaume au delà des décors déjà imposants. Enfin, le décor de la prison est montré dans ses détails, avec la difficulté de faire une prison qui ne soient pas trop accueillante.

 

Le dernier module évoque le monde des hommes et Lacville. Le décor a d’ailleurs été construit plusieurs fois au gré du tournage. Pour Lacville le thème décoratif est le poisson , en opposition au Rohan où le thème est le cheval. On assiste donc à la création d’un marché fonctionnel, la construction des bateaux naviguant réellement sur les canaux (peu profond), la fausse glace recouvrant l’eau, les maisons faites de guingois, l’idée étant  que Lacville soit construite sur une structure plus ancienne. La somme des détails est toujours aussi folles et l’on peut voir tout au long de ces modules des tas de métiers, des menuisiers aux souffleurs de verre donner  vie aux décors, avec un Peter Jackson omniprésent et investi dans tous les aspects de création de son univers. Et c’est là qu’on se dit que les critiques qui expédient les films en 10 lignes sont quand même de sacrés abrutis.

 

La toute dernière partie est consacrée à la musique, répartie sur 3 petits modules (de 15 à 20 minutes).

 

La reprise de thèmes du premier film (Hobbitbourg, Fondcombe, Gollum) est évoqué ainsi que l’introduction de nouveaux dans la désolation de Smaug (les elfes des bois, le thème de Thauriel, le thème de Lacville…) . Superbe zoom sur le thème qui illustre la romance naissante entre Fili et Thauriel, avec un mélange de voix chantées en nain et en elfique. Bien entendu, le travail d’Howard Shore est largement évoqué, avec des images d’archives du Seigneur des anneaux.  Car il y a une continuité évidente entre la musique des deux trilogies.

 

On peut aussi voir  la filiation entre la musique des nains, de la Moria à Erébor, de la façon dont le thème de Thorin se mêle à celui de Smaug dans le combat final 

 

Une partie importante est consacrée à l’enregistrement en Nouvelle Zélande avec la création d’un studio complet dans un auditorium de Auckland (où les Beatles ont chanté en 1964), Jackson n’ayant pas le temps de superviser la musique à Londres (une image « classique » d’ Abey Road où le réalisateur et son équipe traversent la route comme sur l’album culte du même nom). On peut aussi voir la façon dont est utilisé  l’orchestre, parfois de manière très surprenante. Ainsi, pour le thème de Smaug, un léger désacordage des instruments a permis de donner plus de « méchanceté » à la musique ou bien la façon dont le réalisateur a laissé de petites plages d’improvisation aux musiciens. On peut également voir  l’utilisation d’instruments indonésiens , donnant un côté ethnique à la musique. Mais le fait le plus important est que la musique unit les 6 films, afin qu’ils ne constituent que les 6 chapitres d’une même histoire. Cette méthode, déjà utilisée par John Williams et Georges Lucas permettait de lier les deux trilogies.

 

Les deux disques sont donc bourrés d’information et l’on sent que le making of a été pensé, réfléchi, organisé, que son budget était inclus dans la production. Jackson ne cache rien, met tous les métiers en lumières, des plus petites mains aux plus grands artistes de Weta. Il ne fait pas pour montrer combien il est génial, mais pour rendre hommage à toute une équipe, totalement dévouée aux films. Son investissement est d’ailleurs total et il est clair qu’il exige la même chose de tous ces collaborateurs. Cependant, on sent que l’ambiance est bonne, que le tournage se déroule dans la bonne humeur. Jackson a compris qu’une équipe soudée par l’amitié donnera toujours plus de résultats qu’une équipe soudée par la peur.

 

Un travail titanesque, au service du film, et dont 99% des éditions actuelles devraient s’inspirer.

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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