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29 juillet 2007 7 29 /07 /juillet /2007 11:57
Suite de notre rétrospective Michael Bay avec la reprise de la chronique de Bad Boys 2, un film que j'ai qualifié en son temps de meilleur film de l'année 2003. Et je continue à le penser !!

Le pitch : Nos deux flics de chocs de Miami sont de retour, toujours aussi dissemblables. Marcus cherche encore et toujours à être un flic normal et à s'occuper de sa famille. Mike, frime toujours autant et prend un malin plaisir à se plonger dans les situations les plus délirantes. Comme par exemple, tomber amoureux de la soeur de Marcus, qui a pour mission d'infiltrer le gang de Tapia , un dangereux baron de la drogue qui importe de l'extasy en se servant d'une morgue...

 

Voilà pour le pitch, d'une banalité à faire peur et surtout un prétexte à enquiller le maximum de scènes d'actions. Mais alors que la plupart des buddys movies se contente désormais d'un minimum syndical afin de ne pas choquer le public, Bad Boys II a été réalisé, de nouveau par Michael Bay. Et on peut l'affirmer sans crainte, l'homme est devenu totalement fou et totalement incontrôlable. Tant mieux pour les fanatiques de maître (j'en suis) et tant pis pour les autres.

 

Petit retour en arrière. En 2001, Bay cède aux critiques et nous offre Pearl Harbor, admirable reconstitution de la cuisante défaite US alliant très grand spectacle (l'attaque proprement dite) et romance . Bay cite ouvertement David Lean mais le vrai modèle est Titanic . Même mélange d'images spectaculaires et de scènes héroïques, de moments intimistes et d'amours naissants. Mais la presse, fidèle à son habitude hypocrite refuse de voir en Bay autre chose qu'un concasseur de matériel. Les critiques se focalisent sur le scénario jugé trop larmoyant et regrettent que la mise en scène ne s'emballe que dans la scène de l'attaque. Argument ridicule en soit vu que l'on voit mal n'importe quel réalisateur tourner un baiser avec 15 caméras !! En fait, on reproche à Michael Bay d'avoir abandonné le style qu'on lui reprochait d'utiliser. Un comble !! Pearl Harbor sera un succès public (pas loin de 500 millions de dollars de recette) mais pas critique. Le réalisateur n'a pu qu'en être mortifié et a donc décidé de se lâcher totalement. Les critiques veulent du Bay , ils vont avoir du Bay !!

 

Bad Boys II est le film d'un fou créé spécialement pour satisfaire sa vision et rien d'autre. Avec des moyens énormes (130 millions de dollars), deux acteurs avides de revanche (Will Smith , malgré son impressionnant investissement dans Ali n'a pas réussi à casser son image) et surtout la bénédiction d'un producteur dont le talent ne consiste pas qu'à filer des dollars, Bay nous offre rien de moins que le buddy movie ultime, le film que l'on ne pourra pas surpasser. 2 heures 27 de fusillades non stop, de délires grossiers (les rats missionnaires, la scène dans le magasin vidéo), d'imagerie gores (les têtes explosent en gros plans, on balance des cadavres sur la route pour ralentir l'ennemi, on découpe ses associés à la scie en salopant bien la cuisine) que n'osent même plus les films d'épouvantes et surtout des scènes d'actions absolument fracassantes , dont le seul but est d'exploser le cerveau du spectateurs. Bay réduit ses personnages à des entités conçues pour souffrir (Martin Lawrence) , n'excuse même plus son penchant misogyne, truffe le film de sous entendus anti-homo... Bref, il s'essuie les pieds sur le politiquement correct.

 

Les scènes d'actions sont totalement fracassantes et la poursuite sur l'autoroute explose totalement celles de T3 et de Reloaded. En intensité même car ici très peu d'images de synthèse, on y croit vraiment et le sentiment de danger est palpable. De plus , le montage si particulier de Bay rend la scène encore plus folle. Là où T3 offrait des plans peu lisibles, Bad Boys 2 , alors que c'est précisément ce que l'on reproche à Bay, donne une lecture , certes fragmentaire, mais totalement compréhensible. Le film devient alors incontrôlable, à l'image des deux lascars. Quand on sait que cette scène a été mise en boîte en 4 jours (contre 6 semaines pour celle de Reloaded), on comprend alors la puissance des bagages techniques de Bay. Autre scène dingue, celle de Cuba. Le véhicule des héros défonce un bidonville tout en essuyant les rafales de ses poursuivants. Là aussi, la folie est palpable. Et en refusant la surenchère du numérique (les cascades restent crédible) et en utilisant les bonnes vieilles méthodes (dynamite et poudre noire pour faire sauter la villa de Tapia) , il s'oblige à compenser par un spectaculaire encore plus fou, encore plus grand. Résultat, les 2h30 en deviennent les plus joussives rarement vues sur un écran, les temps morts étant quasiment inexistants. Il faut laisser le spectateur en eveil, ne jamais le laisser se reposer. Quite à le dégoûter : les morts violences s'accumulent , les bad guys explosent sur des mines et s'éparpillent aux quatre vents . Hallucinant. Et le pire , c'est que ce "toujours plus" ne donne pas du tout l'impression de rajout. Rien à voir avec la fin des ailes de l'enfer qui n'en finissait plus de rebondir. Ici , quand un type est mort, il est mort !!

 

Sa mise en scène est revenue au joyeux bordel de ses premiers films : les idées les plus folles abondent (le travelling circulaire autour de Will Smith et des rastas, la caméra qui plonge dans le club et qui frôlent les danseuses, la balle qui ravage le postérieur de Lawrence avant d'exploser la tête du méchant), les effets plus clipesques sont utilisés (ralentis, filtres en veux tu en voilà, angles de caméra tordus, montage épileptique), rien ne lui fait peur et surtout pas la critique de la presse . Il est même clair que le réalisateur a sciemment forcé le trait , histoire de bien rendre fou les critiques. Chaque plan est pensé comme une pub de luxe. Finsher avait rêvé de mettre en scène Chapeau melon et bottes de cuir en en faisant une gigantesque pub pour Chanel , version noire. Bay a repris l'idée au bond : Bad Boys 2 n'est qu'un énorme spot , entièrement dédié à des tas de produits (voitures, vêtements, piscine....).

 

Bad Boys 2 offre certes un spectacle total et décomplexé (le classement R aux USA n'est pas un fruit du marketing), mais participe surtout à une tentative de réhabilitation adulte du cinéma d'action . Adieu donc les films inoffensifs. Cependant, il est clair que Bay a posé ici un jalon ultime, un mètre étalon qu'il sera difficile à dépasser. Car qui osera aller plus loin que lui ? La marque des grands auteurs est de posséder à la fois un style mais aussi une orientation. En seulement 8 ans et 5 films, Michael Bay a réussi à imposer son cinéma, fait de folie, de frime et de prouesses techniques. Son délirant discours et sa grammaire cinématographique en font un cas à part dans le paysage actuel. Il peut irriter mais ne laissera personne indifférent.

 

Bad Boys 2 est donc son chef d'oeuvre, pour moi le meilleur film de l'année en attendant Le retour du Roi.

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  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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