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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 09:29

Les Verneuil, Une famille catholique qui a vu ses 3 premières filles épouser un Arabe, un Juif et un Chinois espère de tout coeur que la petite dernière ramènera enfin un gendre « idéal » à la maison.

 

Enorme succès en salle (12 millions d’entrées), Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu a su surfer sur le phénomène finalement récent (à l’échelle du temps) des mariages mixtes. Et il l’a fait en se riant des clichés et en osant confronter toutes les images du racisme dans des dialogues ciselés aux petits oignons.

 

Alors certes, tout comme Intouchables ou Bienvenue chez les Ch’tis, autres comédies phénomènes et triomphes absolus en salle, le film n’est pas exempt de défaut. Mais il atteint très largement son but : faire rire, sans tomber dans la grossièreté et en évitant le plus souvent la caricature.

 

Comme souvent dans les comédies françaises, on peut reprocher une certaine paresse dans la mise en scène. Il n’est évidement pas question de faire du Michael Bay, mais par rapport aux comédies américaines qui n’hésitent pas à balancer d’excellents mouvements de caméra ou d’éclairer de manière sophistiquée les scènes, on est ici dans le très banal. Même les scènes qui demanderaient un peu d’ampleur comme celle de l’église sont plan-plan. Cependant, le film évite le défaut classique qui consiste à surdécouper les dialogues. Du coup, cette platitude permet de suivre parfaitement les différentes péripéties. Mais on reste dans le téléfilm sur grand écran. A la limite, les 2 Ducobu du même duo étaient plus inventifs.

 

On pourra reprocher également quelques raccourcis scénaristiques. Ainsi, l’évolution du personnage de Chantal Lauby est trop brutale. C’est elle qui prononce la phrase fatidique « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? », mais d’un seul coup, elle vire totalement de bord , devenant limite alter-mondialiste. Du coup, l’idée d’un divorce des deux parents arrive quelque peu comme un cheveu sur la soupe.

 

Mais au delà de ces quelques réflexions, le film est drôle et use habilement de tous les clichés sur le racisme. Mieux encore, il ose dire qu’on est toujours la cible raciste d’un autre. Les affrontements entre les 3 beaux-frères, les maladresses des parents et aussi le sentiment anti-blanc du père africain font que chacun en prend pour son grade et qu’aucune communauté n’est épargnée. Les dialogues, particulièrement soignés, permettent donc de rire de tous et d’éviter de tomber dans la grosse farce.

 

Car ici le comique vient bien des mots, et non des situations. Mis à part quelques passages (réussis d’ailleurs) comme la partie de pêche ou les rapprochements par l’alcool, ce sont bien les réflexions, les non-dits, les quiproquos qui font rire. Et sous un sujet grave (après tout, le racisme et la haine de l’autre font encore des milliers de morts de nos jours), c’est bien une invitation à en rire qui nous est proposée.

 

Il fallait donc de solides acteurs de comédies pour transformer l’essai. Rien à dire sur Clavier qui, mine de rien, passe la barre des 10 millions pour la 3e fois après Les Visiteurs et les Bronzés 3. Il reste égal à lui même, c’est à dire drôle, parfait dans un rôle de grand bourgeois plein de préjugés. Et l’hystérie qui l’avait accompagnée dans les années 90 a quasi disparu. Quant à Chantal Lauby, j’avoue qu’elle ne m’avait jamais convaincue (je ne suis pas un fan, loin de là, des Nuls qui plus est). Mais ici elle trouve aussi un rôle parfait, faisant parfois penser à l’Edith de Tanguy (les scènes chez le psy, avec un Elie Sémoun tout en retenue et qui retrouve donc le réalisateur de Ducobu), y sont pour beaucoup. 

 

Le reste du casting est à l’avenant. Chaque second rôle, que cela soit les gendres, les filles, la belle famille africaine est bien croqué, jamais ridicule. Et même si on a reproché au film de surfer sur des clichés, alors que c’est souvent le contraire (le Juif , ici, n’est pas doué en affaire, le Maghrébin n’est pas délinquant), c’est bien cette volonté d’opposer des personnages, des coutumes et des idées reçues qui rendent l’histoire attachante et drôle. Ainsi cette scène où Chantal Lauby a fait pour Noël 3 dindes, une hallal, une casher et une laquée alors que ses gendres vont lui avouer qu’ils ne mangent ni hallal, ni casher, ni laquée. Ainsi, en détournant ces clichés alimentaire, le scénario en fait une petite enfilade de scènes amusante (la visite chez le boucher musulman).

 

12 millions de spectateurs en salle, c’est la conséquence logique de cette enfilade de bonne humeur. Chacun pourra se retrouver dans ce kaléidoscope « ethnique » et forcément rire d’un autre. 

 

Le réalisateur et le scénariste penseraient à une séquelle. S’il est clair qu’ils ne pourront pas refaire l’effet de surprise, retrouver toute cette famille arc en ciel ne serait pas pour déplaire. Après tout, il y a suffisamment de situations qui ont été semées dans le film pour envisager d’autres histoires. Cela avait bien réussi aux Juifs de la Vérité si je mens. Cela devrait bien réussir à la famille Verneuil.

 
Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu (****)
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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