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GI Joe 2 dans les traces de son aîné...

Publié le par Dave

GIJO2.jpgLes chiffres sont trompeurs. Si GI Joe avait démarré avec 54,7 millions en 2009, GI Joe 2 ne prend "que" 51,7 millions ce week end (les chiffres du lundi de Pâques ne sont pas encore connus). Mais d'une part l'original était sorti en été et avait bénéficité de plus de cinémas (environ 400), d'autre part, cette séquelle arrive dans un contexte plus morose. Certes la 3D donne un coup de fouet aux recettes, mais le pari était loin d'être facile car avec les rumeurs de retournage de scènes, la sortie repoussée de plus de 9 mois et surtout les échecs de quelques grosses séquelles comme La colère des Titans l'an dernier.

 

Cela dit, la Paramount a eu la bonne idée d'adjoindre Dwayne Johnson et Bruce Willis, de baisser le budget (130 au lieu 175) et de prendre son temps pour finaliser le film. Résultat, un bon démarrage aux USA, mais aussi dans le reste du monde avec 80 millions de plus dans les caisses et devrait faire mieux que les 302 millions du premier épisode. C'est tout le mal qu'on lui souhaite !

 

Avec 22,3 millions de dollars en 3 jours, le nouveau film de Tyler Perry , Temptation, fait mieux que de se défendre. Il parvient à être la parfaite contre-programmation. Rappelons, pour la énième fois, qu'aucun de ses films n'a été distribué en France !!

 

Par contre, très grosse déception pour Les âmes vagabondes (The host), tiré de l'autre best seller de Stephenie Meyers. Malgré une bonne promo, la présence de Andrew Nicol derrière la caméra, le film , massacré par la critique, ne rapporte que 11 millions de dollars pour ses 3 premiers jours et une bien modeste 6e place. Heureusement qu'il n'en a coûé que 40 ! Ce flop est d'autant plus incompréhensible que le livre est extraordinaire, bien supérieur à Twilight et que ce n'est pas un yes man que l'on a mis à la mise en scène.

 

En continuité, Les Croods passe à la 2e place avec un cumul de 88,6 millions de dollars, tandis que La chute de la Maison Blanche saute à la 4e avec 54,7 millions. Maigré ces deux bons scores, les films n'ont pas encore remboursé leur budget aux USA (135 et 70 respectivement) . Cela ne saurait tarder.

 

Oz à la 5e place conforte sa place de leader 2013 avec 198,2 millions et 412 dans le monde entier !

 

The Call est 7e avec 39,4 millions tandis que Admission  suit avec 11,7 millions.

 

La comédie dramatique déjantée Spring Breakers se classe 9e avec 10,1 millions. Malgré 275 cinémas de plus, le film perd quand même la moitié de ses entrées.

 

Enfin, The Incredible Burt Wonderstone ferme la marche avec 20,5 millions. Quand on voit le casting  (Steve Carell, Jim Carrey, Steve Buscemi) , on peut parler d'un sacré échec ! Heureusement que le film n'en a coûté que 30 !

 

Top 10 2013

Oz 198,2 millions

Identity Thief 129,9 millions

Zero Dark Thirty 95,2 millions

The Croods 88,6 millions

Mama 71,6 millions

Safe Heaven 69,7 millions

Die Hard 5 66,5 millions

Warm Bodies 65,2 millions

Jack le tueur de géant 61,1 millions

Hansel et Gretel 54,9 millions

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GI Joe 2 profite de Willis et Johnson !!

Publié le par Dave

gijoe04.jpgMine de rien, c'est quand le gros coup de cette séquelle : avoir intégrer dans ses rangs Dwayne Johnson et Bruce Willis !! Pas de la gnognote, non ?

 

Johnson n'en n'est pas à son coup d'essai. Déjà en 2011, il intégrait l'équipe de Fast&Furious et hop, le numéro 5 devenait le film le plus vu de la franchise !! Idem pour Voyage au centre de la Terre 2 où il remplaçait avantageusement au BO Bredan Fraser !

 

Pour GI Joe 2,  même scénario ! Stephen Sommers n'étant plus au commande (c'est Jon Chu qui réalise ! Jon qui ? Jon Chu, l'homme qui a réalisé le film sur Justin Bieber et deux autres films musicaux), il fallait donc un nom connu. L'ancien catcheur qui, ironiquement a débuté sa carrière d'acteur dans La Momie 2 de Sommers, a donc servi pour relancer un projet qui semblait mal embarqué (retournage, date de sortie repoussée, rumeurs en tout genre !!).

 

Mais en ajoutant Bruce Willis , seul star d'action des années 80 qui assume toujours son rôle (Die Hard 5 va frôle les 300 millions de dollars dans le monde), le coup de marketing touche au sublime !

Résultat, GI Joe 2 prend 10,5 millions pour son premier jour et se dirige vers un week end de 4 jours (lundi, c'est Pâques , bandes de mécréants) ! Et avec 300 cinémas de moins que le premier opus ! Bon, avec la 3D en plus, cela compense !!

 

Nul doute que la séquelle peut faire une meilleure ouverture que les 54 millions du premier ! C'est tout le mal que je lui souhaite !!

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Apocalypto (****)

Publié le par Dave

apocalypto.jpgLe pitch : un jeune amérindien , Pattes-de-jaguar, va être pris dans la folie meurtrière qui animait les derniers mayas...

 

Premier choc de l'année 2007, Apocalypto prouve, une fois de plus, que Mel Gibson est décidément incontrôlable. Après avoir rencontré un succès mondial foudroyant avec sa très controversée Passion du Christ, il met ici à mal bons nombres de clichés tout en offrant aux spectateurs qui auront le courage d'affronter le film un incroyable épopée d'aventures dans un univers peu exploré au cinéma : les civilisations pré-colombiennes.

 

 

D'emblée, Gibson nous plonge dans un monde plutôt hostile. Les dialogues en Yucatèque n'arrangent d'ailleurs rien. Mais la toute première partie du métrage se concentre sur une communauté à l'humour décapant, vivant au jour le jour mais respectueuse de ses traditions. La notion de famille, chère au réalisateur, est d'ailleurs ici mise en avant. Pattes de jaguar, le héros, est un mari aimant, un père modèle et attentif à sa femme enceinte. Le village nous est également montré comme une grande famille où l'on rit au dépend d'un de ses habitants, dont les démêlés avec sa belle mère font le délice de la communauté.

 

Mais cette paix est troublée par une étrange rencontre , celles de fuyards dont la peur se lit sur le visage. Le spectateur sait qui est l'ennemi mais Pattes-de-Jaguar l'ignore tout comme il ignore finalement tout ce qui est étranger à son village.

 

La quiétude troublée par le monde extérieur , là aussi, un thème typique du cinéma d'aventure. Sauf que là , le héros ne va partir sauver une princesse ou bien se découvrir lui même : il va être confronté à la barbarie d'une civilisation à l'agonie.

 

L'attaque du village par les "envahisseurs" est aussi brutale qu'une attaque extra-terrestre. Les agresseurs ont beau parler la même langue, ils se comportent comme des animaux : pillages, viols, meurtres. Gibson ose dire que , contrairement à la croyance répandue, les civilisations pré-colombiennes étaient capable de la même sauvagerie que les Européens. Un sacré pavé dans la mare du politiquement correct. Pour infos, la revue L'histoire a publié un dossier très complet sur les sacrifices humains chez les Mayas l'an dernier. De quoi balayer les dernières réticences.

 

Apocalypto bascule dans la violence mais au final, Gibson se fait moins voyeur que dans La passion du Christ. Le propos n'est pas le même de toutes façons. En 2004, l'acteur réalisateur voulait faire partager la souffrance d'un homme. Ici, cette violence fait partie intégrante de l'histoire.

 

Alors que Pattes-de-jaguar a tout juste le temps de mettre sa famille à l'abri, son village se voit donc réduit à l'esclavage et lui même est emmené comme captif . Sa route sera longue et il aura le temps de se faire plusieurs ennemis parmi les brutes qui le traînent comme un chien.

 

L'occasion également de filmer de superbes paysages que l'on sent irrémédiablement salis par ces hordes barbares. Gibson en rajoute dans la provocation en montrant des Mayas déforester à tout va, n'importe comment (là aussi, un fait avéré , même si l'exemple ultime est plutôt les habitants de l'île de Pâques).

 

Mais c'est la plongée dans la folie des sacrifices qui est de loin la plus impressionnante du film. Tout est fait pour que nous nous sentions mal à l'aise : la foule hurlante n'a rien à envier aux rassemblements de Nuremberg , la décadence est partout, les couleurs de film se font de plus en plus violente. Traités comme des animaux en route vers l'abattoir, Pattes de Jaguar et ses compagnons découvrent horrifiés pourquoi on les a capturé : les têtes roulent, le grand prête arrache les coeurs des poitrines, le sang ruissèle... Une horreur absolue mais que, contrairement à ce que disent ses détracteurs, Gibson filme de manière plutôt soft. Ceux qui espéraient des éventrations en gros plan seront sans doute déçus.

 

On sait que certaines cérémonies au Soleil ont "utilisé" plus de 20 000 sacrifiés. Un fresque découverte dans les années 50 nous montrent les hommes , ongles arrachés, se faire massacrer à la chaîne. Par soucis de raccourcis narratifs, Gibson évacue le fait que les captifs étaient nourris pendant un an puis drogués avant d'être tués.

 

La représentation des Mayas peut aussi étonner mais là également, les images et les bas-reliefs sont conformes à la vision du film. Un monde totalement étranger que le réalisateur garde bien d'occidentaliser . Le spectateur est alors dans la tête de Pattes-de-jaguar : il ne comprend pas vraiment ce qu'il voit mais il sait qu'il va mourir.

 

 

Le miracle qui sauvera le héros nous plonge alors directement dans la dernière partie où Apocalypto se transforme en un survival brutal mâtiné d'un film d'action forestier. La fuite de Pattes-de-jaguar n'est en fait qu'un prélude à sa rébellion et on découvre qu'une fois dans sa forêt, il devient aussi impitoyable que ses poursuivants. Mais il ne tue pas pour un dieu sanguinaire mais pour sauver sa vie et celle de sa famille.

 

 

L'arrivée des Espagnols sauvera finalement le héros. Là aussi, Gibson est clair : les Espagnols sont des missionnaires, des envoyés de Dieu. Le païen est donc sauvé par le chrétien. Un raccourci saisissant qui ne plairait pas forcément à tout le monde.

 

 

Avec Apocalypto, Mel Gibson veut démontrer que l'occident n'a pas forcément le monopole de la barbarie. En choisissant la VO , la violence et une idéologie simple (voire simpliste) , il ne fait pas le pari de la facilité, bien au contraire. On pourrait même dire qu'il tend le bâton pour se faire battre par ses nombreux détracteurs et ceux que ses idées antisémites font bondir (j'en fais partie).

 

 

Mais on ne peut nier l'essentiel : Apocalypto est un spectacle barbare et jouissif en même temps qu'une réflexion poussée sur la notion de civilisation. Il se pose même en contre exemple absolu de La forêt d'émeraude. Pas sûr que les écologistes apprécient.

 

 

D'un point de vue cinématographique , l'emploi de la caméra HD permet des images d'une très grande luminosité et le montage, jamais saccadé, plonge directement le spectateur au coeur de l'action. Gibson a joué dans tellement de blockbusters d'action qu'il en a assimilé tous les codes et toutes les ficelles. Il se sert désormais de son savoir faire pour mettre ses idées sur le grand écran. On peut ne pas être d'accord avec lui mais au final on ne pas lui reprocher son efficacité.

 

Quand aux acteurs, tous totalement inconnu , ils sont d'une justesse incroyable, payant vraiment de leur personne et devenant entre les mains du réalisateur (le dieu ?) des objets souffrant, courant, mourant dans un tourbillon effréné.

 

Les 2h18 du métrage ne souffrent que de peu de temps morts. On regrettera juste la trop longue place laissée à l'acheminement des captifs vers le lieu du sacrifice. A l'inverse, Gibson imprime dans nos rétines des images dignes des tableaux de De La Tour ou de Bloch, telle cette scène où Pattes-de-jaguar traverse un champ de cadavres en décomposition : l'analogie avec les survivants des camps de la mort devant les montagnes humaines de leur compagnie d'infortune n'est pas bien loin.

 

Avec 40 millions de dollars, Gibson s'offre une reconstitution historique qu'un grand studio aurait multiplié par 4 ou 5 niveau facture. Là aussi , l'emploi de la HD, les acteurs peu connus, le tournage au Mexique font que Apocalypto voit le moindre de ses dollars à l'écran. La reconstitution de la cité du Soleil , rendu possible par le numérique marquera également les mémoires. Mais rappellera aussi qu'elle fut le théâtre de cérémonies monstrueuses auxquelles mettront fin les Espagnols. On peut reprocher à la colonisation des choses épouvantables mais on doit lui reconnaître d'avoir anéanti ces cultes sanguinaires.

 

Apocalypto montre que l'ex Mad Max est toujours aussi incontrôlable. Ses détracteurs trouveront une occasion supplémentaires de le lyncher. Mais ceux qui aiment le cinéma couillu et brisant les tabous ne pourront qu'applaudir.

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Free McTierman, un message de John McClane !

Publié le par Dave

L'échance approche pour notre dieu du cinéma (et en plus, lui, il est vivant !)... Les messages de soutien se multiplient et les vidéos également. Voici une spécialement présentée par McClane himself !!

 

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Jappeloup détrône Oz en France.

Publié le par Dave

jappe.jpgA l'image de son film, qui voit un cavalier gravir petit à petit les échelons de la réussite, Jappeloup a réussi à prendre la tête du BO France lors de sa deuxième semaine. En ne perdant que 49% (contre 57 pour Oz), le film de Guillaume Canet devient millionnaire avec un total de 1 150 303 entrées. C'est un peu mieux que les 1 131 303 du film de Sam Raimi , qui ne réitère pas son triomphe US chez nous. Mais ne boudons pas notre plaisir, la fantaisie made in Disney a quand même réussi à s'implanter chez nous.

 

The place beyond the Pines a bénéficié d'une exposition extraordinnaire et la nouvelle performance de Ryan Gosling a été saluée par la critique. Mais le public n'a pas suivi complètement puisque seulement 256 049 personnes se sont déplacées.

 

Mais c'est déjà mieux que La chute de la Maison Blanche, cinquième seulement avec 173 658 entrées. Si le film de Gerard Buttler a cartonné aux USA, c'est sans doute grâce à son côté patriotique, une notion moins importante en France.

 

Enfin, la comédie romantique (avec des Zombies), Warm Bodies Renaissance subit le même sort que Sublimes Creatures (malgré une approche totalement différente) et ne reçoit que 165 439 âmes égarées. Dur d'être une nouveauté cette semaine.

 

20 ans d'écart est aussi millionnaire et cumule désormais 1 051 019 spectateurs, tout en complétant le podium.

 

A la 7e place,  Au bout du conte s'en sort plutôt bien malgré une première semaine décevante avec un total de 804 006 amateurs de Jaoui et Bacri (dont je ne fais pas partie).

 

Boule et Bill suit avec 1 843 709 propriétaires de petit cocker. Pas mal, mais les producteurs espéraient sans doute un peu plus.

 

Hansel et Gretet ainsi que Cloud Atlas complètent le top 10 avec respectivement 763 394 et 309 660 entrées. Soit un demi-succès et un échec.

 

Top 2013

 

Django Unchained 4 107 615 entrées

Boule et Bill 1 843 709 entrées

Die Hard 5 1 732 986 entrées

Hotel Transylvanie 1 461 479 entrées

Lincoln 1 194 885 entrées

Oz 1 150 303 entrées

Jappeloup 1 131 301 entrées

20 ans d'écart 1 051 019 entrées

Alexeste à Bicyclette 1 000 962 entrées

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GI JOE 2, la BA !

Publié le par Dave

Personnellement, j'aime bien les films où des soldats d'élites affrontent des méchants ! Ce n'est peut-être pas un gage de maturité intellectuelle, mais j'assume !

 

Le premier GI Joe m'a bien plu ! J'attends donc énormément de cette séquelle où Dwayne Johnson et Bruce Willis sont également de la partie !

 

Quand à la BA, elle dévoile suffisamment de scènes monstrueuses pour donner encore plus envie !!

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36, quai des orfèvres (*****)

Publié le par Dave

36.jpgContinuons d'explorer les archives SOI avec ce film coup de poing sorti en 2004

 

Le pitch : deux flics s'affrontent afin d'être les premiers à coincer une bande de braqueurs violents et assassins. Mais à ce jeu, l'un perdra son âme tandis que l'autre verra sa famille détruite.

 

Soyons franc, je n'attendais pas grand chose de cette énième tentative française de faire revivre un cinéma de genre défunt depuis que Delon et Belmondo ont décidé que le public ne comptait plus. Olivier Marshall, ex policier et qui a puisé dans ses souvenirs et son expérience , a pourtant réussi l'exploit de nous offrir un film qui se hisse à la hauteur des meilleurs films de Corneau et qui peut égaler les plus récents polars US de Michael Man. On n'y croyait pas. On avait tort.

 

La bande annonce est trompeuse car elle annonce un spectacle formaté prime time malgré quelques fulgurances. Dès les premières images on se rend compte qu'on a eu tout faux. Un univers poisseux tout droit sorti de La guerre des Police ou de La balance, une violence que ne renierait pas Alain Corneau, des personnages dont la consistance rappelle Le choix des Armes interprétés par des acteurs au top du top (Depardieu, Auteil, Demongeot, Dussolier.... la classe absolue) ... En quelques images, 36 force le respect, prend le spectateur par les tripes et ne le lâche plus jusqu'au générique final. Scénario impeccable et imparable, évoquant un destin auquel rien n'échappe (l'agression de Mylène Demongeot scèlera le destin de Depardieu, 110 minutes plus tard) et surtout une volonté de redorer le blason d'une institution bien ridiculisée dans le cinéma français. Ici, pas d'opérations Ninja, de flics rigolos et légèrement mongoloïdes, pas de gangsters pour rire , de gunfight pour de faux où personne ne meurt mais un réalisme qui fait peur et un esthétisme qui permet de transformer une (apparente) banalité en tragédie .

 

Car , et au delà d'un scénario en béton , Olivier Marshall a eu le bon goût de ne pas cracher sur le cinéma d'action américain . Résultat : des mouvements de caméra impresionnants, un montage compréhensible et une musique qui ne titille pas les standards d'NRJ. En prenant modèle chez Michael Man, Marshall ne fait pas que piquer du plan mais rend hommage à l'un des plus grands cinéastes actuels . Et comme le frenchie est doué, le film en devient une sorte de spectacle fabuleux et dérisoire, s'interessant à des destins brisés fascinés par la médiocrité dans lequel ils évoluent mais dont on sent qu'ils n'en changeraient pour rien au monde. Crédible , 36 l'est à plus d'un titre. En s'inspirant de la réalité (le film est inspiré d'une histoire vraie que Marshall a connu quand il était policier)  mais aussi en alignant des acteurs auxquels on croit. Certains pourront reprocher à Depardier , Auteil et consort ce défilé de cigarettes , de mines détruites, de regards las mais comment pourrait-il en être autrement quand on cotoie la mort tous les jours, que son quotidien est fait de petites médiocrités humaines ? Les gros plans, nombreux, ne font que souligner l'intolérable conflit interne des personnages tandis que la mort d'Eddie, rappelant la "cruxifiction" de William Defoe dans Platoon, filmée en plan large montre bien la volonté du réalisateur de transcender le réel, de porter cette histoire au delà du téléfilm prime time.

 

En utilisant le cinéma comme une arme pour rendre hommage à ses anciens frères , Marshall en profite pour régler ses comptes avec une adminstration qui récompense bien mal ses serviteurs. La charge politique du film n'épargne personne et la scène où les flics tournent le dos à Depardieu fait froid dans le dos. Mais à la différence des films dit "sociaux" qui ont fleuri sur nos écrans depuis 15 ans, tuant le cinéma de genre, 36 porte aussi une vraie tendresse sur cette institution si souvent décriée : ici , les flics sont humains, vulnérables, accessibles à la passion dans tous ses excès. Ils ne sont ni des héros infaillibles ni des salauds totalement noirs et encore moins des crétins décérébrés mais des gens dans toute leur complexité. En préférant les sentiments les plus nobles (loyauté, amitié, courage) , le film enveloppe les dérives d'un système sans jamais condamner ses protagonistes. Digne des plus grands films de genre (Heat et le Choix des armes en tête, j'insiste sur ce film fabuleux) , 36 s'inscrit dans un processus qui semblait s'être arreté en France à l'aube des années 80.

 

En dépit de quelques tics agaçant (le rythme se fait parfois lent) et d'une légère incohérence temporelle (le film est censé se passer il y a une dizaine d'année mais on y parle en euro) , 36 quai des Orfèvres est largement le meilleur film français de l'année . Son succès ne doit rien au hasard et s'il pouvait servir à relancer ce type de cinéma en France, alors Olivier Marshall aurait largement remporté son pari

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The Croods et Gerard Butler gagnants du week end US !

Publié le par Dave

croods.jpgDeux grosses sorties ce week end et deux réussites au box-office ! Cela faisait un bon bout de temps que cela n’était pas arrivé.

 

Le grand gagnant est évidemment Dreamworks avec son dessin animé The Croods qui prend facilement la première place. La famille préhistorique démarre avec 44,7 millions dans 4046 cinémas, soit un peu plus que Dragons en 2020. Et là, la comparaison tient car Dragons était aussi présenté en 3D. Mais de toute façon, Dreamworks n’a pas le choix car il faut rembourser un budget de 135 millions. Le week-end de Pâques devrait lui donner un bon coup de main.

 

L’autre gagnant est Gerard Butler. Son thriller Olympus has fallen prend la 2e place avec 30,5 millions, un score que personne n’attendait vraiment car cette histoire où les Nord-Coréens prennent en otage le président américain et son fils n’a pas vraiment attiré les critiques qui y voyaient plus un eratz des films d’action des années 80-90. Mais voilà, le public a eu envie de voir le film, d’où cet excellent démarrage pour Olympus (sorti chez nous sous le titre La chute de la maison-Blanche) qui a coûté 70 millions de dollars.

 

Il y avait une troisième nouveauté ce week-end, Admission, une comédie de Paul Weitz (Pour un garçon, American Pie) qui prend la 5e place avec 6,4 millions. Pas terrible me direz-vous ? Peut-être, mais le film n’a eu droit qu’à 2100 salles et n’a coûté que 13 millions.

 

Oz perd donc sa place de leader, mais cumule 177,5 millions de dollars (et 356 si on ajoute les recettes étrangères). Le film de Sam Raimi passera la barre des 200 millions la semaine prochaine.

 

The Call, le thriller d’Halle Berry, perd 49% de ses entrées, mais avec 30,9 millions de cumul a déjà remboursé deux fois son budget de 13 !

 

Spring Breakers voyait son parc de salles exploser, après une première sortie très limitée. Du coup, il passe de la 27e à la 6e place avec un cumul de 5,4 millions. Il en a coûté 2 ! James Franco se trouve du même coup deux fois dans le top 10 avec deux films fort différents !

 

The Incredible Burt Wanderstone sort du top 5 où il n’est resté que 7 jours avec un cumul de 17,3 millions. Les forces combinées de Steve Farell et Jim Carrey n’ont donc pas réussi à séduire le public US.

 

Jack, le tueur de géant passe à la 8e place avec un total de 59 millions. Il peut ajouter 60 millions à ses recettes grâce à l’international, mais il est clair que la Warner va avoir un sacré trou en caisse à la fin de l’exploitation cinéma !

 

Identity thief et Snitch ferment la marche avec 127,7 et 40,3 millions.

 

TOP 10 2013

 

Oz 177,5 millions

Identity Thief 127,7 millions

Zero Dark Thirty 95,2 millions

Mama 71,3 millions

Safe Heaven 68,9 millions

Die Hard 5 66,2 millions

Warm Bodies 65 millions

Jack le tueur de géant 59 millions

Hansel et Gretel 54,9 millions

Escape from Planet Earth 53,3 millions

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Les Croods, la BA !

Publié le par Dave

Dreamworks animation revient donc avec un nouveau film, et non une énième séquelle, Les Croods. Cette fois-ci, le studio part dans notre lointain passé, le tout en 3D.

Le fim sort ce jour aux USA, en avril chez nous !

 

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8 miles (****)

Publié le par Dave

L'ancien SOI regorgeait de chroniques, faites entre 2001 et 2007. Elles vont donc être ré-éditées sur le SOI actuel !!Ne vous étonnez donc pas d'y voir des références passées.

 

La franchise étant le moteur de Salla, force est de reconnaître que le rap n'est pas vraiment ma tasse de thé. A la tchatche , parfois puérile, des rappeurs, je préfère la noirceur et la puissance du black et du death metal. De plus, les déclarations homophobes et sexistes d'Eminem, même si l'on peut penser qu'il s'agit plus de coups de pub (le scandale fait toujours vendre), ne me renvoyaient pas vraiment une image sympathique du personnage. Enfin, les clichés du rap (gangster attitude, grosses bagnoles, filles réduits à l'état d'objets sexuels) ne font pas vraiment partie de mon univers. J'abordais donc 8 miles  avec un certain mélange de curiosité et de dédain, n'y voyant qu'une biopic de plus à la gloire d'une star de la chanson, à la manière de Crossroads avec Britney Spears. Grossière erreur.

 

Car 8 Mile est assurément une des bonnes surprise . Car loin de se lier aux clichés les plus éculés du rap, le film ne fait que raconter une semaine dans la vie de quelques paumés avides de musique. Une bande de (plus ou moins) jeunes qui aimeraient s'en sortir mais qui en fait accepte de continuer à glander en espérant qu'une hypothétique bonne fée daigne se pencher sur eux.

 

La première chose qui m'ait donné envie de voir 8 Mile est Curtis Hanson. le réalisateur de LA Confidential n'étant pas un yes man, on pouvait décemment penser que l'on aurait pas affaire à un film cirage de pompes pour chanteur mégalo. Deuxième aspect positif , la présence de Kim Basinger, actrice sous-estimée et qui est passée à côté d'une carrière extraordinaire. Troisième chose, un examen attentif de la BO montre qu'Eminem ne chante qu'une seule des chansons du film (celle du générique de fin) , 8 Mile n'est donc pas qu'un véhicule pour la star. Enfin, dernier point, le surf sur les différents sites US insistait tous sur la vraie performance d'acteur du rappeur. La curiosité a fait le reste.

 

8 Mile est un excellent film, joué par des acteurs au diapason de leur rôle. Hanson n'a pas axé son film sur le rap mais plutôt sur la culture hip hop et sur son implication dans l'art de la rue. On l'a trop souvent oublié mais le hip hop, né au début des 80's avec des artistes comme AfriKaa BenBata (orthographe à confirmer, cela fait un bout de temps que je n'ai pas eu l'occasion d'écrire ce nom) ou Grand Master Flash , est un art urbain. Il a entrainé avec lui toute une réaction à l'art et à la musique "officielle". Fini la frime des rock stars et place à la spontanéité et à la générosité d'artistes se débrouillant avec les moyens du bord !!  Hélas, comme toute révolution, le hip hop est récupéré par le commerce et devient vite sa propre caricature. 8 Mile parvient à atteindre l'exploit de rendre compte du bouillonnement créatif d'un art débarassé de ses oripeaux. Les batailles de rap, filmées comme des combats de boxe, nous plonge directement au coeur de la musique . Certes , la première tourne court vu que Rabbit (le nom d'Eminem dans le film) ne parvient pas à dire un mot mais celle qui ferme le film est un modèle du genre.

 

D'autres moments de rap émaillent le film, dont d'extraordinaires joutes verbales sans musiques mais , et c'est peut être ce point qui a déçu des spectateurs, sans non plus faire de 8 mile un film musical. Le rap n'est qu'un élément dans la vie des personnages du film. Hanson préfère s'intéresser aux petites magouilles des personnages, à leurs distractions plutôt limitées. Aucun des personnages ne brillent vraiment par son comportement . Les uns sont vénaux, les autres sont naïfs, d'autres encore jouent sur plusieurs tableaux au risque de tout perdre. Même le personnage d'Eminem va mettre du temps à se trouver, à accepter son rôle. Le film est donc plus une chronique qu'un film à la gloire du hip hop. Le slogan "Chaque instant est une opportunité" est un excellent résumé de l'histoire. C'est en saisissant sa chance que Rabbit parviendra à faire avancer sa vie. Mais là aussi, rien à voir avec le culte de la réussite que nous montre si souvent les films US.

 

L'arrière plan social est sans doute plus important. Rabbit vit avec sa mère, qu'il ne supporte pas, son beau père qu'il déteste, et sa soeur qu'il adore. La médiocrité intellectuelle de la famille (on ne voit jamais sa soeur aller à l'école) est encore renforcé par les lieux où elle vit , une caravane crasseuse perdue dans un sorte de camping pour gens pauvres. Hanson aime montrer la face cachée de l'Amérique, opposée à celle des strass et de l'argent. Le film n'en rajoute pas trop dans cette voie , ce qui lui évite de tomber dans le misérabilisme. Les scènes montrant Rabbit au travail participent de cette atmosphère et accentuent la volonté du héros de s'évader de ce quotidien. Cependant, il lui faudra passer par beaucoup d'humiliation avant de réagir et même une fois vainqueur, il doit replonger vers cette vie terne.

 

On a beaucoup écrit que 8 Mile était plus ou moins la vie d'Eminem. Il est vrai que pas mal de similitudes sont troublantes. Cela dit, le film n'est pas une biopic mais bel et bien 8 jours dans la vie d'un jeune rappeur qui aspire à une vie meilleure, mais sans vraiment savoir comment l'obtenir. C'est sans doute cela la force du film : chercher à s'adresser à tout plutôt que de cibler une catégorie de personnes.

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